Les pentes des collines se chevauchaient au dessus du ruisseau. Des aubépines
et des pommiers étaient encore en pleine fleurs, en cette fin de Mai. le printemps
avait été très tardif cette année-là. Ces flambées de fleurs surgissaient au hasard
dans la verdure des prés et des bosquets, et semblaient insolites avec leur éclat
intense au cœur de cette campagne déserte.
A mesure qu'on avançait c'étaient de nouveaux sites, tous différents, étendues
d'herbe nue jusqu'au ciel, plus loin de vieux pommiers, des cerisiers géants et
puis des défilés d'arbustes, des prés entourés d'érables, des allées abrités de trembles
qui ne menaient nulle part, interrompues par des affleurements de calcaire avec des
thyms, des mauves, certains lieux bizarrement circulaires couverts de graminées
coupantes où jaillissaient des mélampyres rouges et des orchidées. Même il y
avait de petits précipices du haut desquels on dominait quelques cimes d’acacias.
André Dhôtel L'honorable Monsieur Jacques Folio page 211-214