mardi 29 novembre 2011

Du côté de chez Proust

Le plus grand charme du côté de guermantes, c'est qu'on y avait presque tout le temps à côté de soi le cours de la Vivonne. On la traversait une première fois, dix minutes après avoir quité la maison, sur une passerelle dite lePont-Vieux. Dès le lendemain de notre arrivée, le jour de Pâques, après le sermon s'il faisait beau temps, je courais jusque-là, voir dans ce désordre d'un matin de grande fête ou quelques préparatifs somptueux font paraître plus sordides les ustensiles de ménage qui trainent encore, la rivière qui se promenait déjà en bleu ciel entre terres encore noires et nues, accompagnée seulement d'une bande de coucous arrivés trop tôt et de primvères en avance, cependant que çà et là une violette au bec bleu laissait fléchir sa tige sous le poids de la goutte d'odeur qu'elle tenait dans son cornet.

Du côté de chez Swann pages 212-213 collection "Livre de Poche"

Notre chat Belzébuth, poète à sa façon, regarde le bleu du ciel dans une simple bassine sans se laisser distraire par le voile rouge.

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